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19.08.2020 | L'équipe

Les étudiants de l’École de Podologie bénéficieront de l’expertise de Thomas Müller

Thomas Müller, spécialiste en podologie diabétique et enseignement thérapeutique du patient, s’engage pour la formation des futurs podologues. Dès la rentrée 2020, l’Ecole de Podologues de Genève lui a demandé de dispenser le cours d’éducation thérapeutique aux étudiants de deuxième et troisième année pour l’année académique 2020-21.

 

Découvrez dans cette interview les motivations de Thomas Müller à s’investir dans l’enseignement ainsi que les collaborations prévues avec le Centre ASSAL :

 

Quelles matières allez-vous enseigner aux étudiants de l’École de Podologie de Genève ?

 

Formé par le Professeur Jean-Philippe Assal, endocrinologue, pédagogue, figure internationale de l’éducation thérapeutique du patient, c’est assez naturellement que la doyenne de l’Ecole de Podologie de Genève m’a demandé d’enseigner des modules de cours sur « l’éducation thérapeutique du patient » aux étudiants de deuxième et troisième année.

Je serai également chargé de superviser la pratique des soins à l’Hôpital Cantonal Universitaire de Genève (HUG) un jour par semaine. Fort d’une expérience de plus de vingt ans et d’un diplôme en Education Thérapeutique du Patient, je pourrai transmettre ma passion aux futurs professionnels et leur donner les outils pour devenir de bons podologues.    

 

En quoi l’éducation thérapeutique du patient est-elle importante et pourquoi chaque étudiant en podologie devrait avoir accès à un enseignement de qualité dans ce domaine ?

 

L’éducation thérapeutique du patient est une approche fondamentale dans l’amélioration du concept de santé globale du patient diabétique. Elle n’a pas seulement pour but de rendre le patient le plus autonome possible dans le traitement de sa maladie, mais aussi d’intégrer cette dernière dans son projet de vie.

Que puis-je faire pour mieux vivre avec ma maladie chronique ? Comment adapter mon traitement aux circonstances du quotidien, mieux gérer mon alimentation, mon activité physique ? En un mot, faire de la gestion de mon diabète le déclic pour une vie plus saine. Car au final, le quotidien d’un diabétique qui gère bien sa maladie, est un équilibre de vie auquel tout un chacun devrait se convertir. Que ce soit du point de vue de l’équilibre alimentaire, de l’activité physique quotidienne, de l’hygiène corporelle mais aussi, si on parle du pied, du choix de chaussures adaptées...

Un podologue référent doit pouvoir éduquer son patient afin qu’il vive mieux avec sa maladie, qu’il l’intègre dans son quotidien, et ce, grâce à une planification de l’enseignement au fur et à mesure des consultations régulières dans son cabinet. Il lui apprendra notamment comment prendre soin de ses pieds, comment évaluer la gravité d’une plaie, à quel moment s’alerter, mais aussi choisir une paire de chaussures et adapter son choix à son activité. 

 

Et vous, avez-vous suivi un cours sur l’enseignement thérapeutique du patient pendant vos études de podologie ? Comment vous êtes-vous spécialisé dans ce domaine ?

 

Lors de mes études à l’Ecole de Podologie de Genève (1995-1998), il n’y avait pas encore de module consacré à l’Éducation Thérapeutique du Patient en tant que tel. En revanche nous avions un cours hebdomadaire de deux heures de psychologie. Nous y avons abordé de nombreux thèmes, dont les stades de développement de l’enfant par exemple.

Lors de ce cours nous avions reçu un aperçu du travail de la psychologue genevoise Anne Lacroix et du Prof. Jean-Philippe Assal, diabétologue et précurseur de l’éducation thérapeutique du patient en Europe, sur le travail de deuil des patients en rapport avec la maladie chronique. Ce fut pour moi un choc et un éblouissement, tant par la pertinence humaine que par les modalités pédagogiques qui donnaient au podologue en devenir des perspectives innombrables de réflexion : collaboration au sein du réseau de soin, aide aux patients qui, se traitant mieux, prévenant les plaies, améliorent grandement leur qualité de vie et deviennent acteur de leur maladie et non plus les victimes passives de cette dernière.    

 

Quelles sont les motivations qui vous ont poussé à vous tourner vers l’enseignement, en parallèle de votre pratique dans votre cabinet et au Centre ASSAL ?

 

J’ai toujours eu envie d’enseigner, et ce depuis mon stage dans l’Unité de Diabétologie des Hôpitaux Universitaires Genevois. Travailler sous l’aile bienveillante de la Dresse Bettina Peter-Riesch avec les impulsions vitaminées du Prof. Jean-Philippe Assal, c’est entrer dans une sorte de club de soignants dynamiques, passionnés et dont le but commun est une meilleure prise en charge des patients. Vous ne pouvez qu’adhérer au projet qui est de rendre le patient autonome par le biais d’une éducation thérapeutique personnalisée et optimale. De là part aussi l’idée que vous devez « passer le flambeau » !

Quel meilleur endroit que d’enseigner dans une école professionnelle !

 

Vous avez créé une Consultation de Prévention et d’Éducation du Pied Diabétique au sein du Centre ASSAL. Quelles synergies avez-vous imaginées entre les médecins spécialisés du Centre et vos étudiants ?

 

Cette consultation va entrer dans une nouvelle perspective, dès la rentrée, avec un axe accentué sur le dépistage précoce des complications du pied diabétique. Le but est que le Centre ASSAL devienne un pôle de référence pour les médecins et les soignants qui souhaiteraient optimiser la prise en charge de leurs patients par un diagnostic podologique précoce et une proposition de suivi de soins et d’éducation thérapeutique.

L’axe pédagogique pour les étudiants est bien sûr de pouvoir observer des interventions chirurgicales. Mais surtout de percevoir que la qualité d’une intervention, c’est d’abord un bon diagnostic par des bons soignants, puis un suivi personnalisé et une sensibilité accrue à une pédagogie de la réhabilitation : un mauvais plâtre peut prétériter une bonne intervention chirurgicale par exemple, des mauvais conseils de chaussants peuvent entrainer des blessures, une remise en charge post-opératoire trop rapide amène un risque de mauvaise consolidation de l’os. Toujours la pédagogie !

 

En quoi pensez-vous qu’il est important que des élèves en podologie découvrent d’autres métiers et techniques qui ne sont pas directement reliés à leur future pratique (réalisation de plâtres, chirurgie du pied, etc.) ?

 

Je suis persuadé qu’un bon praticien est quelqu’un qui possède son métier, mais qui connaît aussi les autres pratiques qui gravitent autour de son champ professionnel. Avec cette expérience il saura mieux orienter son patient vers le bon praticien quand il sera dans le doute.

Mon expérience de podologue m’a amené à souvent orienter un patient vers un ostéopathe, un médecin, lui proposer d’aller faire un examen complémentaire : je préfère avoir un doute et investiguer que foncer tête baissée.

Par ailleurs, la haute compétence des soignants du Centre ASSAL est un booster de motivation pour des étudiants ! Comme ce fut le cas pour moi durant mes études, un mentor, quelqu’un qui éclaire le chemin par sa motivation et son professionnalisme et qui aime transmettre le flambeau, est le gage d’un futur professionnel de grande qualité.

 

 

Toute l’équipe du Centre ASSAL se réjouit de recevoir les élèves de l’École de Podologie afin de les aider à mieux appréhender les pathologies du pied et de la cheville et, qui sait, susciter de nouveaux intérêts auprès de nos médecins spécialisés.

 

Nous félicitons Thomas Müller pour ce nouveau tournant dans sa carrière et sommes ravis de pouvoir l’accompagner dans sa démarche.

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